PS, LE BATEAU IVRE PAR JC DU CHALARD

Publié le par Patrick LEBORGNE

Le bateau ivre
 
Le mardi 20 novembre j’étais un, parmi 15000 hommes et femmes, à défiler dans les rues de Rennes pour protester contre les politiques néfastes menées par Sarkozy.
 
Se trouvaient la ceux à qui l’on voulait faire payer le cadeau fiscal de 14 milliards d’euros fait aux plus riches, et en tant que militant socialiste je trouvais tout naturel de me trouver la. Le jour même, et les jours précédents, j’avais recherché en vain dans la presse locale l’appel de la fédération 35 du Parti Socialiste conviant les militants et sympathisants à rejoindre les rangs des manifestants sous la bannière de leurs organisations syndicales.
 
Il est vrai qu’un certain nombre de leaders socialistes avaient pris position pour ces reformes, même si quelquefois ils estimaient que l’on aurait pu enrober cela avec un peu de vaseline. Pour ne pas en rajouter je m’éviterai de citer des noms. D’autres étaient trop occupés par le douloureux problème de la fabrication de l’ordre de présentation dans les listes municipales.
 
Peut être enfin que l’absentéisme était du, si j’en crois le Canard Enchaîné du 21/11/2007, à l’analyse qu’en a fait Julien Dray auprès de journalistes : « . Ils ne parlent pas parce que la grève est impopulaire et ils n’ont donc pas envie de se mettre leurs électeurs à dos.. »
 
Lorsque j’ai adhéré au PS, dans les années 1970, tous les camarades pensaient que les partis de gauche représentaient les caisses de résonance politique de ceux qui subissaient, l’autre type de caisse de résonance étant l’action syndicale. Cela était tout simplement ce qui résultait de la charte d’Amiens, élaborée en octobre 1906, qui explicitait la place de l’action politique par rapport à celle de l’action syndicale.
 
Aujourd’hui le PS est un bateau ivre, zigzagant sur des eaux de couleur indéfinissable, conduit par des hommes et des femmes décidées, pour un certain nombre, à l’utiliser pour faire une carrière. Dans ce temple du socialisme qu’était le PS, il y a maintenant trop de boutiquiers y ayant construit une échoppe donnant pignon sur rue.
 
Comment ne pas blêmir en entendant la comédienne Balasko s’interroger de l’absence de « ceux de la rue Solferino » auprès de ces citoyens français condamnés à dormir dans la rue avec leurs enfants pour protester contre l’exploitation qu’ils subissaient de la part de négriers, ceci dans l’indifférence générale.
 
Se greffe la dessus une crise de ce modèle qu’était la sociale démocratie, même si les quatre mousquetaires du CERES (Chevenement, Guidoni, Sarre, Charzat) avaient, vers 1971, repris le titre d’un livre de Jacques Mandrin édité en 1969, en dénonçant ce modèle, et en le qualifiant de « sociale médiocratie », ce qui était injuste et relativement stupide.
 
Rappelons que la sociale démocratie repose sur la recherche de compromis entre capital et travail. Or aujourd’hui le capitalisme mondial, que l’on désigne par mondialisation libérale, n’en a cure de la recherche de compromis : en cas de conflit de personnes ou d’intérêts, il est plus judicieux de délocaliser.
 
Pour aboutir à un PS redevenu culturellement opérationnel nous ne pouvons faire l’économie, à tous les niveaux, d’un sérieux coup de balai à l’encontre de ceux qui seront incapables de mener une véritable rénovation, de ceux qui ont encensé François Hollande, qui l’ont porté au pouvoir, et qui aujourd’hui le montrent du doigt avec un brin de mépris : cela est vraiment trop facile, et un tantinet injuste !
 
Mes amis le prochain congrès sera un peu celui de la dernière chance pour le PS.
 
N’acceptons plus le système dual « carriérisme - clientélisme » soyons à nouveau les porteurs d’espérance auprès de ceux qui subissent.
 
L’acceptation fataliste du déclin n’est plus maintenant acceptable.
 
JC du Chalard 1er Secrétaire honoraire 35

Publié dans capagauche35

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J
Tout à fait d'accord avec ton analyse. Je suis déçu du peu d'idées qui émergent du groupe de travail " culture" des municipales.Comme d'habitude on écoute que les grandes institutions (en l'occurence, le TNB) et on oublie les milliers de rennais qui ne vont jamais au spectacle. J'ai vainement tenté de remettre l'éducation populaire au coeur de notre projet.....NenniJe suis persuadé qu'il faut reconstruire le Parti comme nous l'avons fait à Epinay.J'ai adhéré au Nouveau Parti Socialiste avec Alain Savary en 1969, pour changer la vie.Le PS est devenu un syndicat d'élus..... comme l'était à la fin des années 60 , la SFIO
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P
Je pense qu'il faut prendre acte de cette évolution du PS.Personnellement, je l'ai quitté.Amitiés à ceux qui restent quand même.
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P
Merci pour ces propos qui me redonne un peu d'espoir pourtant je vois mal comment le PS pourrait rebondir tant la crise qui le traverse me parait profonde. Enfin qui sait? Il faudrait pour cela que de nombreux militants partagent  la justese de votr analyse.
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P
Enfin! Une voix (une voie... la voie!) au PS qui refuse de s'éteindre...
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